Pour les défenseurs de la cause animale, la déclaration du patron des chasseurs déclaration sonne comme un aveu.
BIODIVERSITÉ – C’est pourtant l’un des arguments massue de ce lobbyiste de la chasse. Willy Schraen aime répéter que les chasseurs sont “les premiers écologistes” de France, grâce notamment à leur activité de régulation des espèces. Or, ce mercredi 10 novembre, ce même président de la Fédération nationale des chasseurs a avoué que ce n’était pas vraiment l’objectif premier des amateurs de gibier.
Voire, que c’était le cadet de leurs soucis. Invité sur RMC à réagir aux images montrant des daims parqués pour être tués dans leur enclos, le patron des chasseurs a affirmé que lui et ses semblables n’avaient pas vocation à jouer “les petites mains de la régulation” de la biodiversité. “Moi mon métier c’est pas chasseur, j’en ai rien à foutre de réguler”, a-t-il avoué, précisant prendre seulement “du plaisir dans l’acte de chasse”. Une sortie sans filtre qui sans surprise, a fait hurler les défenseurs de la cause animale ce mercredi 10 novembre.
“Au moins, maintenant, c’est clair”, a commenté sur Twitter le journaliste activiste Hugo Clément en partageant la séquence. Même tonalité chez Sandra Regol, secrétaire Nationale Adjointe d’Europe Écologie Les Verts. “Je retiens cette sortie pour les prochains ‘dialogues’ avec ce monsieur, lui qui est si prompt à agiter la régulation entre deux insultes sur les écologistes”, a-t-elle tweeté. “La chasse, c’est les chasseurs qui en parlent le mieux”, a renchéri le patron du parti écolo Julien Bayou.
Sensible à la cause animale, l’ancienne présidente du Medef, Laurence Parisot, a également exprimé son indignation. “II est temps que Monsieur Willy Schraen réfléchisse sur ses propres pulsions mortifères”, a-t-elle grincé, quand la co-présidente du parti animaliste Hélène Thouy appelle à changer la loi pour protéger les animaux.
Les associations qui luttent pour le droit animal sont également montées au créneau. “La ‘régulation’? Un prétexte pour assouvir un plaisir sadique: celui de tuer”, a réagi l’organisation antispéciste L214. “L’argument des “1er écologistes de France” concernant la régulation est une imposture”, dénonce de son côté La Ligue Des Animaux.
Willy Schraen a plusieurs fois été au cœur du débat ces derniers mois, et ses liens avec le président de la République ont souvent été critiqués par les défenseurs de la cause animale.
Récemment, le lobbyiste expliquait que “Macron a fait des choses pour la chasse qu’aucun président n’avait fait jusqu’à présent”, en citant notamment la division par deux du montant du permis de chasse. À l’inverse (et sans surprise), il nourrit des relations très compliquées avec la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.