https://www.sauvonslaforet.org/petitions/1296/onu-ue-ne-faites-pas-de-la-nature-une-marchandise
Pays riches et Nations unies veulent stopper l’extinction massive des espèces en misant sur un système supplémentaire de mesures compensatoires et de crédits biodiversité. Dans les faits, cela permettrait aux entreprises d’acheter le droit de continuer à détruire l’environnement comme avant. Disons NON à ces fausses solutions !
Aux gouvernements de l’UE et aux institutions de l’ONU
“La « toile de la vie » doit être protégée efficacement. Les mesures compensatoires et autres crédits biodiversité sont de dangereuses fausses solutions.”
Des milliards d’euros sont nécessaires pour protéger la nature. Gouvernements, UE, ONU, entreprises et lobbyistes font la promotion des crédits biodiversité et mesures compensatoires (offsets).
Mais ces systèmes fonctionnent rarement, comportent des risques immenses et détournent l’attention des véritables solutions.
Le problème fondamental est qu’on continue de détruire la nature au lieu de la préserver. Le concept est de faire une estimation de la valeur de la nature détruite à un endroit A et de la compenser en payant pour la protection de la nature d’une valeur équivalente à un endroit B. Or, il est impossible de calculer cette valeur en euros ou en crédits.
Ce système implique la « logique » selon laquelle la nature à l’endroit B aurait été détruite si quelqu’un n’avait pas payé, que sa protection serait ainsi une valeur ajoutée. Celle-ci serait en outre durable et sa destruction ne pourrait pas être transférée à un troisième endroit C par un mécanisme similaire. Or, personne ne peut le garantir.
Les crédits biodiversité pourraient s’avérer sans valeur, comme c’est souvent le cas pour les crédits carbone.
Alors que les systèmes de crédits et de mesures compensatoires permettent aux gouvernements et aux entreprises du Nord de ne pas devoir prendre de mesures drastiques en faveur de la protection de la nature et d’éventuellement se restreindre, en transférant cette « charge » généralement aux populations du Sud. En outre, les mesures s’appuient sur un modèle « forteresse » de la conservation, violent les droits des peuples autochtones, conduisent à l’accaparement des terres et menacent la sécurité alimentaire des populations.
La préservation de la nature ne doit pas être confiée au « marché » mais a besoin de lois efficaces. Nous devons mettre fin aux subventions nuisibles à l’environnement, mettre en place des instruments tels qu’une taxe sur les transactions financières pour aider à financer la conservation, renforcer les droits des peuples autochtones qui sont souvent les défenseurs les plus efficaces de l’environnement et changer nos habitudes de consommation.
LETTRE
Aux gouvernements de l’UE et aux institutions de l’ONU
Madame, Monsieur,
L’effondrement de la biodiversité est l’une des plus grandes crises de notre époque. Une extinction de masse des espèces est en cours depuis longtemps et elle s’aggrave rapidement. Il est impératif de renforcer la protection de la faune, de la flore et des écosystèmes afin que la toile de la vie ne se déchire pas.
Les crédits biodiversité, les compensations et autres approches basées sur le marché constituent toutefois de dangereuses fausses solutions, qui permettent de perpétuer la dynamique de destruction de la nature au lieu d’y mettre fin.
Nous demandons en conséquence de :
– vous appuyer sur des lois, des réglementations et des accords efficaces plutôt que sur le marché et des mesures volontaires ;
– reconnaître et appliquer les droits des populations autochtones et des communautés locales ;
– supprimer les subventions des États et de l’UE qui nuisent au climat et à l’environnement, et les réaffecter à la protection de la nature et du climat ;
– financer la protection de la nature et du climat par le biais d’une taxe sur les transactions financières et de mécanismes similaires ;
– veiller à ce qu’une grande partie des fonds aille directement aux populations autochtones et aux communautés locales ;
– modifier les modes de production et de consommation nocifs pour le climat et l’environnement ;
– abandonner les combustibles fossiles et passer aux énergies renouvelables dans le respect de l’environnement.
Nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, en l’assurance de nos respectueuses salutations.