LE LOUP EN QUESTION EN CE MOIS D’AOÛT 2023 (3 TEXTES)

Tarn : Un quatrième loup identifié dans le département

loup tarn

Des analyses à Albine ont permis d’identifier un nouveau loup gris de sexe masculin.

  • Un quatrième loup a pu être identifié sur le territoire du Tarn, plus exactement dans la montagne Noire. Depuis 2016, le secteur vit avec les loups.
  • En 2023, quatre dommages sur des troupeaux ont été attribués au loup (contre 21 en 2022 pour la même période du 1er janvier au 25 juillet).
  • Le préfet a délivré 23 autorisations de tirs de défense simple aux éleveurs qui en ont fait la demande dans les secteurs soumis à la prédation.

Depuis plusieurs années, la présence du loup est attestée dans le Tarn. Trois mâles avaient été identifiés génétiquement jusqu’à ce jour. A Caroux-Espinouse, un loup mâle de lignée italo-alpine, identifié en 2016 ; à Somail, un loup mâle de lignée italo-alpine, identifié en janvier 2021 ; dans la montagne Noire, un loup mâle de lignée italo-alpine identifié en novembre 2021 et avril 2022.

Selon la préfecture du Tarn, un autre individu « loup » était présent au premier semestre 2022 dans le secteur de la montagne Noire (présence attestée par pièges photographiques). Les analyses génétiques d’urine récoltée le 24 janvier 2023 à Albine par les agents de l’OFB ont permis d’identifier un nouvel individu de loup gris, de lignée italo-alpine, de sexe mâle, inconnu de la base de données nationale. Il s’agit donc de la quatrième identification génétique de loup gris dans le département. Par ailleurs, il convient de préciser que le loup présentant une pelade n’a été ni photographié, ni vu, ni génétiquement identifié depuis avril 2022. Aucun élément ne permet de savoir s’il s’est remis ou non de sa maladie.

Photo : Un loup gris (illustration). — Jeff Roberson/AP

Source : 20 Minutes / Lucie Tollon

Loup : six représentants LR alertent sur leur prolifération dans les Alpes

réunion éleveurs

Mardi 1er août, les présidents LR de six conseils départementaux ont alerté, dans une tribune, sur la prolifération du loup dans les Alpes, qui menacerait, selon eux, l’élevage pastoral régional. Le futur Plan loup 2024-2029 devrait être présenté à la fin de l’été.

Dans une tribune transmise à l’AFP, ces dirigeants des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de la Drôme, de l’Isère et de la Savoie affirment que les attaques lupines « ont connu une explosion en 2022 », avec une hausse estimée à 19 %.

80 % des attaques dans les Alpes

Les départements alpins concentrent, d’après eux, « plus de 80 % des attaques » qui « mettent en péril le pastoralisme ».

Les pertes ont été supérieures à 12 500 bêtes en 2022, provoquant « une situation de stress permanent, pour les bêtes comme pour les éleveurs », imposant « des contraintes multiples »,et dissuadant « l’ensemble des éleveurs de poursuivre ces activités », affirment-ils.

Au cours des quatre dernières années, le nombre d’exploitations a baissé de 20 %, alors que la population lupine a augmenté de 114 % sur la même période, avancent-ils encore.

Ainsi, Éliane Barreille (Alpes-de-Haute-Provence), Jean-Marie Bernard (Hautes-Alpes), Charles-Ange Ginesy (Alpes-Maritimes), Marie-Pierre Mouton (Drôme), Jean-Pierre Barbier (Isère) et Hervé Gaymard (Savoie) appellent le gouvernement à prendre « des mesures fortes ».

Ils réclament en substance de « mieux intégrer les attentes légitimes des éleveurs, qu’ils soient ovins, caprins ou bovins, dans le cadre du futur Plan loup (2024-2029, NDLR) qui sera présenté à la fin de cet été ».

Selon eux, « les estimations concernant la présence du loup varient entre 1 000 et 2 000 individus », soit bien au-delà du « seuil de viabilité » des 500 loups fixé comme objectif lors du Plan Loup de 2018.

Chiffre stable d’après la préfecture

La préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, qui coordonne le Plan national loup 2018-2023, a récemment indiqué que la population des loups était de 906 à l’hiver 2022-2023, un chiffre stable par rapport à l’an dernier (921 loups) mais battu en brèche par les éleveurs.

Les élus jugent urgent « de mettre en place des indicateurs de mesure de la population lupine qui permettent une juste et incontestable évaluation de sa répartition sur le territoire », ainsi qu’une simplification des procédures de tirs de défense et de réparation des dégâts consécutifs aux attaques.

Source : La Croix

Un loup autorisé à être abattu dans la Nièvre : un scandale !

Pour la première fois, un arrêté préfectoral autorise le tir d’un loup dans la Nièvre (voir communiqué de la préfecture).

Et encore une fois, l’État français s’illustre tristement dans la mauvaise voie concernant la protection de la biodiversité. On vous explique pourquoi.

Les lois européennes permettent la destruction d’individus d’une espèce protégée à deux conditions :

  • si tous les autres moyens ont échoué et si les dégâts aux troupeaux sont importants
  • si les tirs ne nuisent pas à la conservation de l’espèce.

Et la France a tout faux encore une fois dans cette nouvelle représentation de l’absurdité française en termes de gestion du loup :

  • les autres moyens n’ont pas été testés puisque seuls des fils électriques ont été mis en place, apparemment très récemment voire même APRES les attaques (!). Des filets électriques seulement, en général ça ne fonctionne pas… D’autre part, seuls 4 ovins de ce troupeau ont été tués entre le 28 juin et le 1er juillet. Si nous comprenons parfaitement le désarroi des éleveurs quand ils découvrent certaines de leurs bêtes mortes, peut-on vraiment qualifier la mort de 4 ovins comme des dommages importants ?
  • si le loup est tué, sa conservation à l’échelle locale est plus que compromise car seuls des loups isolés vivent dans cette zone ; aucune reproduction n’a été relevée. Tuer un loup dans cette zone, c’est exterminer totalement l’espèce dans le secteur. Au niveau national, ce n’est guère mieux puisque la population de loups est en baissesuite, sans doute, à de trop nombreux tirs…

Sans compter que la « culpabilité » du loup n’est pas établie. Le constat conclut à « responsabilité du loup non écartée », une dénomination pêle-mêle qui fait grossir les chiffres attribués à la prédation du loup.

Pour rappel, les tirs ne loups ne sont pas efficaces pour protéger les troupeaux. Ce sont surtout des décisions politiques. Les solutions sont à chercher ailleurs !

Seuls les moyens de protection des troupeaux sont efficaces, notamment à long terme car on aura beau tuer des loups, d’autres arriveront pour les remplacer…

Alors, si on mettait plutôt le paquet sur les moyens de protection des troupeaux ? (filets de plus de 120 cm de haut ET chiens de protection, surveillance humaine, éventuellement moyens d’effarouchement et si ça n’a pas fonctionné, des tirs d’effarouchement AVANT tout tir létal).

Depuis 1999, FERUS œuvre pour la cohabitation loups / troupeaux avec son programme PastoraLoup. 800 bénévoles se sont ainsi succédé sur les alpages pour prévenir la prédation du loup. Avec succès car nous obtenons des taux de prédation proches de zéro. Cette année, notre action s’est étendue au Jura, notamment avec les troupeaux bovins qui n’ont pas toujours pas droit aux aides de l’Etat pour la mise en place de moyens de protection des troupeaux.