Des entomologistes ont nommé un insecte d’après la pandémie de coronavirus mais également pour mettre en garde contre “une autre pandémie” qui menace les organismes d’eau douce.
Le coronavirus est (malheureusement) une source d’inspiration pour les chercheurs et pas seulement pour ceux œuvrant dans le domaine de la médecine. Affectés par la pandémie, des entomologistes ont nommé une nouvelle espèce d’insecte d’après le Covid-19.
Un insecte de la famille des Trichoptères
C’est au parc national de Bjeshkët e Nemuna, au Kosovo, que le nouveau venu a été collecté par une équipe dirigée par le Pr Halil Ibrahimi de l’Université de Pristina. Des analyses moléculaires et morphologiques ont permis de décrire cette nouvelle espèce le 7 avril 2021 dans la revue Biodiversity Data Journal. En réalité, la collecte sur le terrain a eu lieu il y a quelques années “mais l’article a été écrit durant le confinement lié à la pandémie“, notent les chercheurs. Ces derniers ont donc décidé de l’appeler Potamophylax
coronavirus en mémoire de la crise sanitaire. Il s’agit d’un insecte appartenant à la famille des Trichoptères mais dont la taille est considérablement plus petite que celle d’autres espèces. En
effet, le mâle possède des ailes mesurant environ 10,5 millimètres quand d’autres espèces ont une taille d’aile comprise entre 11 et 18 millimètres.
Une autre pandémie silencieuse
Les entomologistes s’inquiètent déjà du sort de Potamophylax coronavirus. Son nom “met également en évidence au sens figuré une autre pandémie silencieuse survenant chez les organismes d’eau douce des rivières du Kosovo, en raison de la pollution et de la
dégradation des habitats d’eau douce, notamment en raison de l’activité accrue des centrales hydroélectriques mal gérées“, souligne l’étude. Les écosystèmes d’eau douce de la zone où la nouvelle espèce a été trouvée sont également extrêmement menacés par la déforestation et les activités touristiques. Les chercheurs sont donc inquiets : les Trichoptères sont particulièrement sensibles à la pollution des eaux et à la dégradation de leur habitat.
Source : Sciences et Avenir