Au détriment des populations concernées, le président Emmanuel Macron a annoncé la construction de 6 nouveaux réacteurs nucléaires (modèle EPR2) dans plusieurs territoires du pays, dont Gravelines dans les Hauts-de-France. Située en bord de mer du Nord, notre commune accueille déjà 6 réacteurs et constitue la plus grande centrale nucléaire d’Europe de l’Ouest !
Nous dénonçons la sur-concentration de ces infrastructures nucléaires, déjà implantées en nombre sur ce notre territoire et refusons toute nouvelle installation, alors même que le territoire de Gravelines est vulnérable au dérèglement climatique et particulièrement aux submersions marine et fluviale.
Compte-tenu de ces risques réels et des dégâts irréversibles sur la population, nous appelons EDF et le gouvernement à abandonner immédiatement le projet de construction de deux nouveaux réacteurs EPR2 à Gravelines.
Pourquoi faut-il agir maintenant ?
Dangers environnementaux et industriels : Un cocktail explosif
- Le risque de crue dans le delta de l’Aa
Le site de Gravelines est situé dans une zone particulièrement vulnérable aux inondations, notamment le polder du delta de l’Aa, connu sous le nom de « Pays des Wateringues ». Ce polder est une terre basse entourée de digues, qui repose sur un équilibre hydrologique précaire, rendu encore plus instable par la montée des eaux liée au changement climatique. Si en 1953, une inondation historique a déjà frappé cette zone, il y a également eu des inondations début 2024, rappelant la fragilité du littoral face aux phénomènes naturels extrêmes, par ailleurs amenés à s’accentuer, au risque des tempêtes, potentiellement accentué par grandes marées, s’ajoute désormais la montée des eaux marines liée au dérèglement climatique…
2. La proximité des sites Seveso : une zone à hauts risques industriels
Le Dunkerquois est une région déjà fortement industrialisée, avec une concentration de sites classés dangereux (sites Seveso), dont plusieurs se trouvent à proximité immédiate de la zone retenue pour la construction des deux nouveaux réacteurs. Ajouter une centrale nucléaire au cœur de cette zone particulièrement sensible constitue un risque supplémentaire majeur. En cas d’incident sur l’un de ces sites Seveso, les conséquences pourraient être aggravées par la proximité du réacteur nucléaire, augmentant la probabilité d’un scénario catastrophe.
La sécurité des habitants du Dunkerquois, ainsi que celle des travailleurs de ces installations, serait gravement compromise par la cohabitation entre une nouvelle centrale nucléaire et ces infrastructures à haut risque.
3. Un territoire sur-nucléarisé : le plus grand pôle nucléaire au monde
Le projet de construction de deux réacteurs EPR2 à Gravelines ferait de cette zone le premier pôle nucléaire mondial, avec une concentration unique de réacteurs. Actuellement, la centrale de Gravelines compte déjà six réacteurs de 900 MW chacun. Si deux nouveaux réacteurs EPR de 1600 MW chacun venaient s’y ajouter, cela porterait la capacité totale à un niveau jamais atteint dans une seule et même localité.
Ce niveau de concentration nucléaire est extrêmement préoccupant pour la sécurité régionale et nationale. Les répercussions en cas d’incident seraient d’une ampleur inédite. Il est inadmissible de faire de notre région un laboratoire nucléaire à ciel ouvert, en ignorant les leçons des catastrophes passées, telles que Fukushima ou Tchernobyl.
4. Vieillissement des infrastructures : une coexistence dangereuse
L’installation des EPR2 à Gravelines se ferait en parallèle du vieillissement des six réacteurs existants, dont certains, déjà en fin de vie, sont ou seront prolongés. Ils sont amenés à être démantelés selon un processus long et complexe (le démantèlement d’un réacteur nucléaire peut durer jusqu’à 40 ans), pendant lesquels des déchets radioactifs hautement dangereux, comme les générateurs de vapeur irradiés, restent sur le site.
Face à ces risques majeurs (submersion marine et fluviale, concentration de sites industriels classés comme dangereux et coexistence entre réacteurs vieillissants et nouveaux), et comptant l’impact potentiel sur la biodiversité marine et la pêche artisanale, nous demandons à l’Etat une réponse appropriée, ambitieuse et sans ambiguïté.
Nous demandons au gouvernement d’abandonner ce projet dangereux et de privilégier des solutions énergétiques plus sûres et durables comme les énergies renouvelables.
Une transition énergétique avec un mix basé sur les énergies renouvelables est possible, et essentiel pour assurer un avenir sûr et durable à notre région, tout en étant rapide à mettre en œuvre et générant de nouveaux emplois.
💥 Citoyen·es du Dunkerquois et des Hauts-de-France, nous devons pouvoir choisir l’avenir énergétique de notre région et pays, avec l’objectif de laisser un territoire sûr et viable à nos enfants. Mobilisez-vous à nos côtés pour dire NON à ce projet nucléaire imposé !
Nous avons l’opportunité d’affirmer notre opposition au projet et de faire prendre conscience largement des dangers qui pèsent sur notre territoire en participant largement à l’enquête de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), ouverte du 17 septembre 2024 au 17 janvier 2025. L’enjeu est de taille, mobilisons-nous !