Le 10 novembre, notre Président-fondateur, Thierry Bedossa, a été auditionné à l’Assemblée nationale en sa qualité de docteur vétérinaire et fervent protecteur des animaux, dans le cadre d’un projet de loi pour interdire la corrida en France.
A cette occasion, Thierry Bedossa a expliqué devant le député Aymeric Caron, porteur du projet de loi : « Tout est fait pour que l’animal ressente de multiples douleurs et se trouve dans des états physiques et mentaux extrêmes. Tout est donc fait pour déclencher chez l’animal des réactions désespérées. L’animal est acculé, comme une proie chassée par un prédateur. Les principes d’humanité voudraient qu’on n’inflige pas de cruautés de manière aussi délibérée, réfléchie et calculée. La corrida est considérée comme un symbole de virilité, mais c’est pour moi l’expression la plus haute de la lâcheté. Quelques mots de zootechnie (science et techniques de l’élevage) : les animaux domestiques sont soumis à des processus de sélection artificielle très intensifs. De la même manière qu’on fait de la sélection artificielle sur les chiens qui nous aident et nous sauvent (les chiens de guerre par exemple), ou les lignées de chiens de chasse qui sont entraînés pour être courageux et endurants face à la douleur, les taureaux de corrida sont eux aussi le fruit d’une pression de sélection artificielle qui les rend plus réactifs à la douleur. C’est donc la pire des barbaries. Qu’on regarde les marqueurs biologiques ou comportementaux, la science invalide complètement tout ce processus barbare : comparez les comportements tout au long de sa vie d’un taureau avant qu’il ne combatte en arène, lorsqu’il a une vie sociale avec ses congénères, lorsqu’il est dans son lieu d’élevage et de vie, et vous verrez qu’à aucun moment, ce taureau n’aura les types de conduites qu’il a dans l’arène. Ses conduites sont celles d’un animal acculé, dans des états extrêmes de peur et de douleur, qui n’a que deux choix : ne rien faire, par résignation, ou se défendre. Mais a-t-on déjà organisé des corridas avec les portes de l’arène ouvertes ? A-t-on déjà laissé le choix à l’individu agressé de s’enfuir… ? De plus, aujourd’hui, il y a mille manières d’objectiver, selon la méthodologie scientifique moderne, les états de douleur et de souffrance de ces taureaux pendant le combat. Dans notre société progressiste où l’on a de plus en plus de considération pour les animaux, comment peut-on encore être capable d’une telle cruauté ? Qu’est-ce que cela traduit de notre cerveau et de nos états mentaux ? Je parle aussi bien de ceux qui torturent que de ceux qui assistent à ce spectacle macabre. Quelles sont les valeurs de tous ceux qui s’inscrivent dans cette chaîne économique ? » Ce projet de loi visant à interdire la corrida (et non les autres activités taurines) sera débattu à l’Assemblée nationale le 24 octobre. Si elle est adoptée, cette loi serait un pas considérable pour la cause animale et le symbole tant attendu d’un réel changement de paradigme. Nous espérons, en tout cas, y avoir contribué. |