Classé « quasi menacé » par l’IUCN, le hérisson voit sa survie compromise par la perte d’habitat et les pesticides. Dans cet article, le groupe de travail Hérissons de Natagora vous propose des gestes simples pour le protéger au jardin : aménager des passages, bannir les pesticides et préserver des refuges naturels.
Le hérisson a récemment fait la une des médias pour de tristes raisons : l’espèce est désormais considérée comme étant « quasi menacée » par l’International Union for Conservation of Nature (IUCN). Mais pourquoi ce petit mammifère, autrefois si commun, voit-il ses effectifs chuter à ce point ? La réponse peut se résumer en quelques mots : perte et fragmentation de l’habitat, pesticides, accidents.
Revenons quelques décennies en arrière pour bien comprendre ce phénomène. Suite à l’avènement de l’agriculture intensive, les bocages, typiques de nos campagnes avant la 2ᵉ guerre mondiale, ont laissé progressivement place à de vastes parcelles de monoculture intensive. Arbres et haies sont systématiquement arrachés, et avec eux disparaît le gîte du hérisson. Qui dit agriculture intensive dit également pesticides… et famine pour notre petit mammifère. En effet, où trouver insectes et autres invertébrés qui constituent l’essentiel de son menu ? Résultat : le hérisson a pratiquement disparu de nos campagnes agricoles.
Fort heureusement, l’espèce a trouvé des conditions de vie plus favorables dans les zones urbanisées et les jardins des particuliers. Pour autant, là aussi, sa vie n’est pas facile. Cloisonnement des jardins, pesticides, engins de jardinage et trafic routier font également peser une menace réelle sur la survie de l’espèce.
Pour éclaircir ce tableau bien sombre, les volontaires du groupe de travail Hérissons de Natagora vous proposent d’agir et listent ici quelques petits gestes simples à poser dans votre jardin :
- Décloisonnez vos jardins en ménageant un passage de 13 cm sur 13 cm dans vos clôtures. Vous permettrez ainsi au hérisson d’arpenter son territoire en toute sécurité, sans passer par la route.
- Renoncez aux pesticides, qu’il ingère en même temps que ses proies, parfois jusqu’à s’empoisonner.
- Conservez des zones sauvages, en laissant des zones non tondues, des prairies fleuries, des haies touffues, des tas de bois, de compost et de feuilles mortes, qui lui offriront abri et matériaux de construction pour ses nids et lui permettront de trouver des proies en suffisance.
- Assurez-vous qu’il n’y a pas de hérisson quand vous utilisez vos tondeuses, débroussailleuses et coupe-bordures ou que vous mettez le feu à un tas de bois ou de feuilles mortes. Vous avez une tondeuse-robot ? Programmez-la pour qu’elle fonctionne en journée exclusivement !
- Sécurisez votre jardin en installant une planche ou grille de sortie dans votre plan d’eau et en retirant les objets et contenants dangereux : filets pour légumes, sacs plastiques, boîtes de conserve ou pots de yaourt…
- Offrez-lui des croquettes pour chien ou chat ainsi que de l’eau dans des gamelles propres à la fin de l’hiver et de l’été. Ne donnez jamais de lait ni de pain !
Vous vous questionnez encore sur le sujet ou vous rêvez de vous impliquer pour le hérisson dans votre région, contactez le GT Hérissons de Natagora : gt.herissons@natagora.be.
Photos : Jean-Marie Winants