La collision avec les navires, première cause de mortalité pour les baleines en Méditerranée

Dans la Méditerranée, les collisions avec les navires sont la principale cause de mortalité due à l’activité humaine pour les baleines.

La mer Méditerranée est connue pour abriter de nombreuses espèces marines, à commencer par les cétacés. On y trouve régulièrement différentes espèces de dauphins, comme le grand dauphin et le dauphin commun, et deux espèces de baleines, le cachalot et le rorqual commun.

Mais ces animaux se heurtent à l’activité humaine. Alors qu’elle représente moins de 1% de la surface totale des océans, la Méditerranée est l’une des mers les plus actives au monde, sur laquelle circulent 20 % du commerce maritime mondial, 10 % du transit de containers et plus de 200 millions de passagers. Dans la région concernée, ce sont 220 000 navires par an qui naviguent à des vitesses de croisière comprises entre 14 et 20 nœuds pour les navires marchands, voire jusqu’à 35 nœuds pour les navires à grande vitesse.

Les bateaux, un danger mortel pour les baleines

Ainsi, la principale cause de mortalité due à l’activité humaine des rorquals communs et des cachalots du nord-ouest de la Méditerranée est la collision avec des navires. Et le problème, c’est que contrairement à d’autres régions du monde, où le re-routage des navires visant à éviter l’habitat principal des baleines peut constituer une option efficace pour réduire le risque de collision, il est impossible de prédire les périodes et les aires de présence des grandes baleines dans cette partie de la Méditerranée.

« Les eaux entre Gênes et Valence, y compris le sanctuaire Pelagos, les pentes, canyons et le plateau du golfe du Lion – identifiées par les scientifiques comme une zone importante pour les mammifères marins (IMMA) – ainsi que le couloir de migration des baleines entre le continent espagnol et les îles Baléares, déclaré aire marine protégée, sont une zone d’habitat critique pour les rorquals communs et les cachalots, détaille l’IFAW dans un communiqué. Les deux sous-populations présentes en Méditerranée sont classées comme menacées sur la Liste rouge de l’UICN, la population de rorquals communs ayant récemment été évaluée à environ 1 800 adultes uniquement, soit la moitié de ce qui était précédemment estimé. »

Ralentir les navires pour sauver les baleines

Pour l’organisation internationale de protection de l’océan OceanCare et le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), le seul moyen efficace de limiter les collisions serait de ralentir les navires.

« Tout le monde sait ce qu’il faut faire. Il s’agit de ralentir les navires pour sauver la vie de ces mammifères marins uniques et étonnants. C’est bénéfique pour les baleines, et c’est également bénéfique pour les humains », déclare Carlos Bravo, expert politique chez OceanCare.

Face à la situation, les gouvernements français, italien, monégasque et espagnol se sont engagés à travailler ensemble en vue de soumettre à l’Organisation Maritime Internationale (OMI) une proposition pour déclarer la région Zone Maritime Particulièrement Vulnérable (ZMPV). Cela permettrait de prendre des mesures de réglementation de la navigation. La proposition formulée par les gouvernements devrait être soumise en juin 2022 à l’OMI et faire l’objet d’une discussion et d’une décision en décembre lors de la réunion du Comité de la protection du milieu marin (MEPC) de l’OMI.

D’après les calculs, une réduction générale de 10% de la vitesse des navires au niveau mondial réduirait de 50% le risque de collisions. Les études montrent également que limiter la vitesse des navires à environ 10 nœuds peut réduire considérablement le risque de collision mortelle avec un cétacé.

Source : GEO.fr