Les fourmis rousses font voyager les graines
Formica rufa se nourrit essentiellement d’araignées et d’insectes ainsi que de miellat, un liquide sucré excrété par les pucerons. Mais ces fourmis raffolent aussi des graines, dont elles consomment la petite excroissance charnue riche en lipides et en protéines, laissant intacte la partie nécessaire à la germination. En transportant ces graines vers leur fourmilière, voire en les perdant en route, elles permettent ainsi à de nouveaux plants de germer loin de la plante mère.
Les araignées régulent les populations d’insectes
L’argiope frelon bâtit sa toile à la lisière des bois, un emplacement propice à la capture des insectes : une étude suisse a montré qu’en été une femelle attrape chaque jour 90 milligrammes d’insectes, soit près de 20 % de son poids ! Parmi les préférés de l’argiope : des orthoptères (sauterelles, grillons) et des hyménoptères (guêpes, fourmis). À l’échelle du globe, les araignées avaleraient entre 400 millions et 800 millions de tonnes de proies par an. Elles font elles-mêmes le régal des oiseaux, des hérissons et des musaraignes…
Les vers de terre bonifient les sols
Lorsqu’ils trouvent de la nourriture en surface, les vers de terre communs (Lumbricus terrestris) l’emmènent en profondeur où ils la laissent se décomposer avant de la manger, mélangée à de la terre. Sur 1 hectare de sol, l’équivalent de 250 000 lombrics fait ainsi transiter entre 300 et 600 tonnes de terre dans leur tube digestif ! Or leurs déjections enrichissent les sols.
Par ailleurs, les tunnels qu’ils créent aèrent la terre et favorisent la circulation des liquides et des gaz dont se nourrissent les plantes, via leurs racines. Ils accélèrent également l’infiltration de l’eau, contribuant à limiter le ruissellement et l’érosion.
Les géotrupes des bois nettoient les forêts
Anoplotrupes stercorosus, communément appelé bousier, mange les déjections de mammifères (cervidés, chevaux, lapins…) et même des champignons en pleine décomposition ! Au printemps, ce scarabée enterre ses œufs au fond de corridors, parfois longs de plusieurs dizaines de centimètres, creusés dans la terre. Il les installe sur des excréments d’animaux rapportés de la surface et rassemblés en boule, à partir desquels se nourriront les futures larves.
Un bousier au travail
Les cloportes communs recyclent les détritus
Armadillidium vulgare est un détritiphage : il ne mange que des feuilles et des herbes en décomposition. Grâce à ce régime alimentaire, il permet aux nutriments de retourner plus rapidement dans le sol. Souvent caché sous les écorces ou le bois mort, le cloporte dispose d’assistants originaux pour digérer ces détritus : des chercheurs français ont découvert que le système digestif de ces insectes abrite pas moins de 300-espèces de bactéries différentes !