Après 36 ans d’extinction, le plus grand vautour d’Europe réintroduit dans les Balkans

Ce majestueux charognard est une espèce en voie d’extinction en Europe. Plusieurs tentatives de réintroduction lui ont permis de retrouver son habitant naturel.

Plumage brun, collerette autour du cou, duvet clair sur le crâne qui forme comme une tonsure… C’est pour cela que cet oiseau de proie, le plus grand d’Europe, est appelé le vautour moine (Aegypius monachus). D’une envergure allant jusqu’à près de 3 mètres, ce charognard imposant a disparu des Balkans au milieu du XXe siècle, où il était autrefois très présent. En Bulgarie, où l’espèce est considérée comme éteinte depuis 1985, sa réintroduction débutée en 2018 a été victorieuse, comme le rapporte un article scientifique publié début mars dans le Biodiversity Data Journal.

Une espèce menacée par la déforestation

Grace à trois ONG bulgares de protection de l’environnement (Green Balkans, le Fund for Wild Flora and Fauna et la Birds of Prey Protection Society) et au soutient notamment de la Commission européenne, l’espèce est maintenant de retour au pays. 72 jeunes individus ont été importés d’Espagne, où la population de vautour moine est la plus importante d’Europe, et de zoos européens et relâchés dans différents sites stratégiquement choisis dans les montagnes des Balkans orientaux et dans le nord-ouest de la Bulgarie. Les résultats sont satisfaisants : deux noyaux distincts ont été créés et les oiseaux ont commencé à se reproduire, ce qui pourrait les faire passer de « population éteinte » à « population en danger critique d’extinction » dans le pays d’ici quelques années, si tout se passe bien.

Il s’agit d’une seconde victoire après la réintroduction similaire, en 2009, du vautour fauve en Bulgarie après 50 ans d’extinction. À la différence de ce dernier, qui niche lui sur les falaises, le vautour moine préfère construire son nid dans les arbres, notamment dans les collines et moyennes montagnes au climat méditerranéen. La dégradation et la perte de cet habitat naturel à cause des activités humaines, comme l’exploitation forestière, menace l’espèce, tout comme les collisions avec les réseaux électriques ou éoliennes et l’empoisonnement au plomb présent dans les carcasses d’animaux chassés.

Source : ça m’intéresse